Illustration d’une fraude au virement bancaire avec un faux RIB, mettant en scène un particulier confronté à une arnaque de type usurpation IBAN.

Faux RIB, vrais ennuis : la fraude au virement expliquée

Faux RIB, vrais ennuis : la fraude au virement expliquée

Un simple virement, une mauvaise adresse bancaire, et tout peut basculer. Vous deviez payer un artisan, régler une facture ou rembourser un proche… mais le RIB a changé au dernier moment. Vous venez d’être victime de la fraude au faux RIB, une arnaque de plus en plus courante, aussi bien chez les particuliers que dans les petites entreprises.

Dans cet article, nous décryptons ce mécanisme de fraude, expliquons comment il opère, comment s’en prémunir, et surtout que faire lorsque le virement est déjà parti. Vous découvrirez également une astuce simple mais puissante : l’utilisation d’un filigrane officiel sur vos RIB pour décourager les fraudeurs.

Comprendre la fraude au faux RIB

La fraude au faux RIB (ou fraude au virement bancaire) repose sur un principe simple : l’escroc intercepte une relation financière en cours et remplace le vrai relevé d’identité bancaire par un faux RIB, qui renvoie vers son propre compte.

Cette fraude peut viser :

  • Un particulier qui reçoit un faux RIB au nom d’un artisan ou d’un notaire
  • Un professionnel ou une entreprise à qui l’on demande de payer un fournisseur sur un nouveau compte bancaire
  • Une victime à qui l’on annonce un remboursement à verser… sur un compte erroné

Dans tous les cas, le mode opératoire est rodé : un faux mail, un appel téléphonique, un PDF modifié… et une victime de bonne foi qui exécute le virement, pensant payer la bonne personne.

Comment les fraudeurs procèdent-ils ?

Les techniques les plus fréquentes incluent :

1. L’interception d’un échange email

Les escrocs piratent ou surveillent une boîte mail (souvent celle d’un artisan, d’un agent immobilier ou d’un notaire) et attendent l’envoi d’un RIB. Ils remplacent alors ce document par le leur, identique en apparence, mais avec leur propre IBAN.

2. La pression psychologique

« Urgent », « Dernier rappel », « Paiement obligatoire sous 24h » : les messages frauduleux sont souvent rédigés pour provoquer un sentiment d’urgence et empêcher la vérification. Cela fonctionne particulièrement bien sur les personnes âgées ou pressées.

3. Le faux conseiller ou le faux prestataire

Par téléphone, une personne se fait passer pour un représentant de la banque ou du fournisseur. Elle appelle pour signaler un « changement d’IBAN », « un compte clôturé », ou un « problème technique ». Le ton est professionnel, les mots rassurants… et le piège redoutable.

4. Le piratage du PDF

Un RIB peut être modifié en quelques secondes via des logiciels accessibles à tous. L’IBAN est changé, mais le nom du titulaire, le logo de la banque ou de l’entreprise restent les mêmes. À l’œil nu, la falsification est indétectable.

Comment savoir si vous avez été victime ?

Le doute surgit souvent après coup. Quelques signaux doivent alerter :

  • Le fournisseur prétend ne pas avoir reçu le paiement
  • Vous constatez que le RIB utilisé n’est pas celui que vous aviez reçu auparavant
  • Le compte destinataire est domicilié dans une banque inconnue, voire à l’étranger
  • Vous avez reçu un mail ou un appel anormal peu avant de faire le virement

Que faire si le virement est déjà parti ?

Voici les réflexes à adopter immédiatement :

1. Alertez votre banque

Appelez votre banque en urgence pour signaler la fraude. Demandez un rappel de virement (procédure interbancaire) si l’opération est encore en cours. Plus vous agissez tôt, plus vous avez de chances de bloquer les fonds.

2. Portez plainte

Rendez-vous au commissariat ou à la gendarmerie pour déposer une plainte pour escroquerie et usurpation d’identité. Mentionnez les circonstances, joignez les documents (emails, RIB, extrait bancaire), et récupérez une copie de la plainte.

3. Prévenez le vrai destinataire

Informez immédiatement la personne ou l’entreprise à qui le virement était destiné. Si vous devez encore régler la facture, évitez de faire un nouveau paiement sans certitude totale sur le bon IBAN.

4. Contactez un avocat

Dans certains cas, la responsabilité peut être partagée : votre banque, si elle a manqué à ses obligations de vigilance, ou le professionnel dont les échanges ont été piratés. Un avocat pourra analyser les responsabilités et vous aider à obtenir un remboursement.

Qui est responsable d’un virement frauduleux ?

Le droit bancaire prévoit que l’utilisateur supporte la perte si le virement a été initié volontairement. Mais cette règle comporte de nombreuses exceptions, notamment :

  • Si la banque n’a pas correctement vérifié le destinataire du virement
  • Si le compte bénéficiaire était manifestement incohérent (nom, pays, type de compte)
  • Si le client a été induit en erreur par une fraude bien orchestrée (ingénierie sociale)

La jurisprudence commence à reconnaître que certains virements ne sont pas véritablement « autorisés » au sens juridique, même s’ils ont été initiés par la victime, car le consentement était vicié.

Comment éviter la fraude au faux RIB ?

1. Toujours vérifier l’IBAN

Avant chaque virement, comparez le RIB reçu avec celui utilisé auparavant. Si c’est un nouveau compte, demandez confirmation via un appel direct à votre interlocuteur habituel.

Assurez-vous que le BIC ne soit pas absurde.

🏦 Les principaux organismes de crédit à la consommation et leur banque-mère

Dans la majorité des cas, les sociétés de crédit appartiennent à de grandes banques françaises. Elles disposent de leurs propres comptes bancaires, souvent au sein même du groupe auquel elles sont rattachées.

⚠️ Il est donc incohérent, voire suspicious, qu’un virement à leur attention soit demandé sur un compte tiers, un compte étranger ou un compte en ligne comme Revolut, Nickel ou Wise.

Voici les grands acteurs du crédit à la consommation en France :

  • Sofinco → filiale de Crédit Agricole Consumer Finance (Crédit Agricole)

  • Cetelem → marque de BNP Paribas Personal Finance (BNP Paribas)

  • Franfinance → filiale de la Société Générale

  • Sogéfinancement → rattachée directement à Société Générale

  • Cofidis → détenue par Crédit Mutuel Alliance Fédérale

  • Cofinoga → historiquement liée à BNP Paribas, absorbée par Cetelem

  • FLOA Bank (ex-Banque Casino) → aujourd’hui filiale de BNP Paribas

  • Oney Bank (ex-Banque Accord) → filiale du groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Épargne)

  • Carrefour Banque → établissement de crédit détenu par le groupe Carrefour

  • Younited Credit → établissement de crédit français, agréé par l’ACPR (Banque de France), avec des comptes domiciliés exclusivement en France

🧠 Ce qu’il faut comprendre :

  • Un virement destiné à Sogéfinancement doit aller… chez Société Générale. Pas ailleurs.

  • Une créance FLOA Bank, rattachée à BNP Paribas, ne sera jamais recouvrée sur un compte Société Générale.

  • Cetelem, marque de BNP, ne vous demandera jamais de rembourser un prêt sur un IBAN Revolut, ni sur un BIC Wise en Lituanie ou au Royaume-Uni.

  • Une carte Pass Carrefour Banque ne sera pas soldée via un virement vers un compte Nickel ou Lydia.

Si le compte fourni ne correspond pas à la logique du groupe bancaire, c’est un signal d’alerte fort. Cela signifie probablement que vous êtes en présence d’un faux RIB, destiné à détourner votre virement.

🔎 Conseil de vérification rapide :
Toujours vérifier que :

  • L’IBAN fourni est français (FR) ou correspond au pays d’origine réel de l’organisme

  • Le nom du titulaire du compte concorde avec l’entité qui vous le demande

  • Le BIC correspond à une banque connue et cohérente avec l’établissement, et le logo du RIB. De plus en plus d’outils de vérification existent.

  • Et surtout : en cas de doute, appelez vous-même le service client via les canaux officiels (jamais ceux fournis dans le mail ou SMS douteux)

2. Ne jamais se fier à un simple mail

Un mail peut être falsifié, usurpé ou piraté. N’initiez jamais un virement sur la base d’un courriel seul, même si l’adresse semble correcte.

3. Sécurisez vos propres RIB grâce au filigrane officiel

Le gouvernement a mis en place un générateur officiel de filigrane permettant d’insérer une mention de sécurité sur vos documents PDF, dont le RIB. Cela permet de prévenir toute réutilisation frauduleuse.

Astuce : Allez sur le site filigrane.beta.gouv.fr pour ajouter un filigrane personnalisé à votre RIB :

  • Usage : uniquement pour la facture n°XXX
  • Validité : jusqu’au 31/07/2025
  • Destinataire : Monsieur X uniquement

Le document devient alors traçable et beaucoup moins réutilisable par un escroc.

4. Activez les doubles vérifications

Certains logiciels de comptabilité permettent d’associer chaque RIB à un fournisseur unique. Si une anomalie est détectée (ex : nouveau compte, IBAN incohérent), une alerte s’affiche.

5. Mettez à jour vos antivirus

La fraude au RIB commence souvent par un piratage de messagerie. Protégez vos emails, utilisez l’authentification à deux facteurs, et changez régulièrement vos mots de passe.

En résumé : 7 réflexes à adopter

  1. Vérifiez toujours un nouveau RIB avant de faire un virement
  2. Appelez votre interlocuteur sur son numéro habituel
  3. Ne vous fiez pas à un simple mail ou SMS
  4. Filigranez vos propres RIB avec le générateur officiel
  5. Surveillez les alertes : IBAN étranger, nom différent…
  6. Signalez immédiatement tout virement douteux à votre banque
  7. Consultez un avocat en cas de doute ou de litige

Besoin d’aide en cas de virement frauduleux ?

Le cabinet de Maître Julien Sabos accompagne les particuliers et les TPE victimes de fraude au faux RIB. Basé à Dunkerque, il peut intervenir rapidement pour :

  • Contacter les banques impliquées
  • Organiser une procédure de remboursement
  • Engager les responsabilités civiles ou pénales si nécessaire

Contactez-nous pour une consultation en toute confidentialité, au cabinet ou à distance.

🔗 Liens utiles :

Posted in Bancaire, Consommation and tagged , , .

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *