Qui paye l’avocat quand on gagne son procès ?

Qui paye l’avocat quand on gagne son procès ?

Qui paye l’avocat quand on gagne son procès ?

Comprendre ce que couvre l’article 700 du Code de procédure civile quand vous sortez vainqueur d’un litige.

⚖️ Gagner un procès… et après ?

Vous avez gagné votre procès. Le juge vous a donné raison. Mais une question se pose immédiatement : qui prend en charge les frais de votre avocat ?

Beaucoup de justiciables découvrent après coup que le succès d’une action judiciaire ne rime pas toujours avec remboursement intégral de ce qu’ils ont dépensé pour se défendre. C’est ici qu’intervient un mécanisme bien connu des avocats : l’article 700 du Code de procédure civile.

📚 Que dit exactement l’article 700 ?

L’article 700 du Code de procédure civile permet au juge de condamner la partie perdante à verser à l’autre une somme au titre des frais non compris dans les dépens, c’est-à-dire principalement les honoraires d’avocat.

Il s’agit d’une compensation que le tribunal peut accorder, mais qui n’est jamais automatique. Le juge reste libre de fixer ou non une indemnité, et d’en déterminer le montant.

💸 Dépens vs frais irrépétibles : bien faire la différence

Avant d’aller plus loin, faisons une distinction essentielle :

  • Les dépens : ce sont les frais strictement nécessaires à la procédure (frais d’huissier, droit de plaidoirie, frais d’expertise judiciaire, etc.). Ils sont en principe mis à la charge de la partie perdante.
  • Les frais irrépétibles : ce sont les honoraires d’avocat, les frais de correspondance ou d’assistance non obligatoires. Ils ne sont pas remboursés automatiquement, sauf si le juge en décide ainsi via l’article 700.

En clair : même si vous gagnez, vous devez en principe payer votre avocat… sauf si le juge accorde une indemnité.

🤔 Pourquoi le juge peut refuser d’appliquer l’article 700 ?

L’indemnité de l’article 700 n’est pas un droit systématique. Le juge a une appréciation souveraine : il peut très bien accorder une somme inférieure à vos dépenses réelles, voire aucune somme du tout.

Plusieurs critères sont pris en compte :

  • la situation économique de chaque partie,
  • la complexité du litige,
  • le comportement procédural (ex. mauvaise foi, multiplication abusive des recours),
  • l’équité générale de la situation.

Il peut aussi décider de ne pas condamner la partie perdante si elle est dans une situation financière difficile ou si le litige lui a été défavorable sans intention de nuire.

👩‍⚖️ Quel est le montant accordé au titre de l’article 700 ?

Là encore, tout dépend du contexte. Les montants accordés par les juridictions civiles varient fortement :

  • De 500 à 1500 € pour des litiges simples (ex. petit conflit de voisinage, bail d’habitation) ;
  • Jusqu’à 3000 à 5000 € pour des affaires plus techniques (construction, copropriété, litiges bancaires, etc.) ;
  • Des sommes plus importantes dans des dossiers complexes ou fortement contentieux.

Ces montants ne couvrent pas toujours la totalité des honoraires d’avocat, surtout si le dossier a duré plusieurs mois ou fait l’objet d’une expertise.

📑 Comment demander l’article 700 dans une procédure ?

C’est à votre avocat de formuler une demande chiffrée dans ses conclusions. Il doit indiquer le montant sollicité, en justifiant de son existence et de son bien-fondé.

Il n’est pas obligatoire de joindre une convention d’honoraires, mais cela peut être utile pour aider le juge à apprécier les frais réellement engagés.

En l’absence de demande, le juge ne peut pas accorder spontanément l’article 700.

👛 Peut-on obtenir le remboursement de la totalité de ses frais d’avocat ?

Non, sauf exception. L’article 700 n’a pas pour objet de indemniser à l’euro près les frais d’avocat.

C’est une compensation forfaitaire, souvent inférieure aux montants réellement versés. Il est donc essentiel, dès le début d’un contentieux, d’en discuter avec votre avocat.

Certaines protections juridiques (assurance, convention collective) peuvent compléter cette indemnisation.

⚠️ Et si les deux parties gagnent partiellement ?

Il peut arriver que chaque partie obtienne partiellement gain de cause. Dans ce cas, le juge peut décider :

  • de ne condamner personne,
  • de compenser les demandes d’article 700,
  • ou d’accorder une somme à une seule partie en fonction de l’équilibre global du litige.

C’est une question d’appréciation souveraine, qui dépend beaucoup de la rédaction des demandes et de la stratégie adoptée.

🏛️ Qu’en est-il en appel ou en cassation ?

L’article 700 s’applique également devant la cour d’appel et la Cour de cassation, selon les mêmes principes. Là encore, une demande chiffrée est nécessaire.

Il est fréquent qu’un appel jugé abusif soit sanctionné par une condamnation plus élevée à ce titre.

🔍 Pourquoi être assisté d’un avocat reste indispensable

Même si l’article 700 offre un mécanisme d’indemnisation partielle, le recours à un avocat compétent reste fondamental.

Ce dernier assure la défense de vos intérêts, l’évaluation des chances de remboursement, et la construction d’un dossier crédible pour obtenir une indemnité. Il peut également anticiper et encadrer les frais via une convention d’honoraires adaptée.

📞 Besoin d’un avocat dans le Nord ?

Installé à Dunkerque et intervenant dans toute la région des Hauts-de-France, Me Julien SABOS accompagne les particuliers dans leurs litiges civils, immobiliers, bancaires ou de voisinage.

Il vous aidera à défendre vos droits efficacement… tout en maîtrisant les conséquences financières de la procédure.

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Taux légal 2015 et Annulation de TEG

Avocat au Barreau de Dunkerque, j'exerce essentiellement en droit bancaire et du crédit. Je suis très souvent consulté pour tenter de gagner de l’argent en contestant le mode de calcul des intérêts sur son prêt bancaire.

J’ai déjà écrit plusieurs articles expliquant le principe utilisé pour annuler sa stipulation d'intérêt.

Pour mémoire, je rappelle que l'annulation de l'intérêt de votre crédit implique le remplacement de ce taux par le taux légal (0,04%).

J'ai pu lire ça et là que les banques avaient réussi à obtenir un cadeau du gouvernement grâce à une hausse du taux légal rendant illusoire toute contestation. A mon sens, cela est faux pour plusieurs raison.

  • Prenons l'exemple d'un prêt de 200.000€ souscrit en Juin 2012 et contesté en 2015 pour un taux de 3,5%.
    • Intérêts payés en 2012 : 4.050 €
    • Intérêts payés en 2013 : 6.765 €
    • Intérêts payés en 2014 : 6.532

Au total, vous avez payé 17.347€ d'intérêts sur 2,5 années de remboursement de crédit. Au taux légal, sur la même période, vous auriez payé au maximum 960€. La banque vous doit donc 16.387€ ! La hausse du taux d'intérêt à l'avenir ne change rien.

  • Autre point essentiel, et même si le taux 2015 n'est pas encore connu, je vous rappelle que l'action en nullité de l'intérêt de votre prêt bancaire repose sur un faute de la banque. La Banque n'est pas respecté le Code de la consommation. Même à imaginer que le taux légal soit supérieur au taux de votre crédit (Ce qui est faux, comme nous le verrons), il est tout à fait possible de demander au Juge de dire que le taux légal s'appliquera "dans la limite du taux contractuel". Concrètement, si le taux légal est plus bas, c'est lui qui s'applique. Si votre taux contractuel est plus bas, c'est votre taux qui s'applique.
  • Pour finir, la réforme du mode de calcul du taux légal pour 2015 fera que ce taux sera calculé en fonction du taux directeur de la Banque Centrale Européenne (BCE) sur les opérations principales de refinancement et des taux pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement. Autrement dit, ce seront les établissements de crédit et les sociétés de financement qui, par leurs pratiques, influenceront sur le taux légal. Un décret du 2 octobre 2014 précise la méthode de fixation, à partir de 2015, du taux de l’intérêt légal. pour le cas où ce nouveau mode de calcul devait être appliqué en ce moment, au taux d'intérêt légal de 1,48%. Prenons un marge de sécurité et postulons un taux pour 2015 à environ 1,75%.

Si l'on reprend notre exemple de prêt bancaire.

Votre banque vous a remboursé, pour les années 2012, 2013, 2014 près de 16.400€ d'intérêts indûment perçus.

Pour 2015, vous auriez dû payer 6.292€ d'intérêts (Taux à 3,5%), même avec la réforme du taux d'intérêt, le montant passe à 3.120€ soit près de 3.200€ d'économie sur une année.

Cette simulation repose sur une idée simple, les intérêts payés sont énormes au début d'un emprunt. En conséquence, pour tous les crédits souscrit entre la fin 2009 et aujourd'hui, le gain est énorme. Voici le tableau de l'évolution du taux d'intérêt légal.
Année Taux applicable Texte
2014 0,04 % D. n° 2014-98, 4 févr. 2014
2013 0,04 % D. n° 2013-178, 27 févr. 2013 (JO 1er mars 2013)
2012 0,71 % D. n° 2012-182, 7 févr. 2012 (JO 8 févr. 2012)
2011 0,38 % D. n° 2011-137, 1er févr. 2011 (JO 3 févr. 2011)
2010 0,65 % D. n° 2010-127, 9 févr. 2010 (JO 11 févr. 2010)
La différence avec les taux pratiqués par les banques est colossale. Tout annulation entraîne une économie immédiate qui s'opère par un remboursement des intérêts trop perçu. Les banques ne peuvent absolument rien faire pour le passé. Elles ne peuvent que tenter de limiter la casse pour l'avenir. Par ailleurs, un important arrêt rendu par la CJUE au mois de Mars 2014 laisse entrevoir que l'Europe souhaite sanctionner l'attitude des banques, non pas en obtenant le remplacement de l'intérêt par l'intérêt légal, mais en sanctionnant par la déchéance des intérêts, c'est à dire des intérêts au taux zéro... Le communiqué de presse est accessible à cette adresse L'arrêt est à cette adresse Affaire à suivre !   Je vous propose dès à présent de vérifier votre crédit et de vous indiquer si vous êtes concernés par ce problème. Rendez-vous sur cette page. Il faudra me transmettre:
  • Votre offre complète de prêt incluant le tableau d'amortissement annexé à l'offre,
  • Le tableau d'amortissement définitif que vous avez reçu après le déblocage des fonds,
  • Votre relevé bancaire du mois du déblocage du capital.
  • Le coût de votre assurance (soit souscrit auprès de votre banque, soit auprès d'une compagnie tierce).
Je vous indiquerez si votre crédit est susceptible d'être impacté ou non. Rendez-vous sur cette page. Me Julien SABOS, Avocat au Barreau de DUNKERQUE